4 juin 2021
Soft skills : comment apprendre à mieux se connaître et avoir confiance en soi
Depuis plusieurs années, les soft skills semblent partout. Une étude souligne même que 99% des recruteurs seraient inflexibles quant aux soft skills des candidats, alors que ce chiffre chute à 45% sur l’exigence liée au diplôme ! Derrière ce terme, on parle d’intelligence émotionnelle, culturelle, d’empathie, d’écoute, d’audace, de bienveillance, etc. En clair, tout ce qui fait de vous des personnes fiables, honnêtes, prévoyantes et de confiance. Or, pour développer ses qualités, il est indispensable d’avoir confiance en vous. Le problème, c’est que 50 % des Français de 18-30 ans n’ont pas confiance en eux. Le manque de confiance est une perception erronée et dévalorisante de votre capacité à accomplir une tâche et cela impacte votre vie au quotidien. Voyons donc comment la travailler pour booster vos soft skills.
Apprendre à se connaître, ça veut dire quoi ?
C’est une démarche introspective qui intervient à certains moments clés dans une vie : au moment de choisir ses études (que veux-je faire plus tard ?), à la fin des études (pour quel métier suis-je fait ? Ai-je fait les bons choix ?), au moment de se mettre en couple ou de se marier (suis-je la bonne personne pour mon conjoint ?), etc. Apprendre à se connaître permet de devenir meilleur dans sa vie personnelle et professionnelle. C’est une approche qui mise sur la connaissance de ses défauts, de ses qualités, de ses valeurs, de ses compétences, de ses expertises et de ses aptitudes.
Le fait de se poser la question et d’essayer de comprendre qui vous êtes vraiment permet aussi d’identifier vos projets de vie, vos atouts et vos faiblesses. Les choses que vous aimez, et ce sur quoi vous devez travailler. C’est ainsi un investissement pour l’avenir pour devenir l’entrepreneur de votre vie en sachant exactement où aller et comment faire.
Quels sont les outils pour apprendre à se connaître ?
Dans un premier temps, il est nécessaire de prendre du recul sur son activité quotidienne et d’avoir du temps pour soi. Coupez votre smartphone et réservez-vous plusieurs heures en solitaire afin de réfléchir. Qui êtes-vous ? Quels sont vos qualités et vos défauts (les vraies, pas celles que l’on récite lors des entretiens de recrutement) ? Que pensez-vous que les autres pensent de vous ? Quels sont vos objectifs de vie ? Les avez-vous atteints ? Quelles sont les valeurs pour lesquelles vous seriez prêt à vous battre ?
Cet exercice est un tête à-tête avec vous-même et vous devez jouer la carte de l’honnêteté absolue. Il n’y a ni bonne réponse ni mauvaise réponse. Ce qui compte, c’est la vérité, même si elle n’est pas facile à exprimer. En étant seul, personne ne vous jugera. Ce qui compte, c’est d’être mentalement libre pour le faire. Si vous avez 15 minutes entre deux cours ou deux réunions, vous ne serez pas totalement disposé pour trouver en vous les ressources nécessaires pour y parvenir.
Ensuite, vous pouvez confronter les résultats de cette introspection à des personnes de confiance, comme votre meilleur ami ou votre conjoint. Si vous n’êtes pas à l’aise, un professionnel avec un regard extérieur pourrait être votre meilleur allié. Cela peut être un professeur de confiance, un mentor, ou toute personne qui compte pour vous. Le but est d’optimiser les points positifs et de corriger les points négatifs afin de vous perfectionner, de progresser, d’acquérir de nouvelles compétences, et ainsi, de développer vos soft skills.
Les biais cognitifs qui entravent votre confiance en vous
La confiance en soi est un sujet important, car elle influence votre comportement. Si elle n’est pas assez présente, vous n’oserez pas aller vous présenter au patron de l’entreprise dans laquelle vous faites ce stage si important, ou vous serez blessé à la moindre critique. Elle peut aussi vous empêcher d’exprimer vos rêves et votre projet de vie. S’il ne tient qu’à vous d’activer ou de regagner confiance en vous, votre cerveau vous joue parfois des tours. C’est ce qu’on appelle des biais cognitifs : une distorsion dans le traitement d’une information qui vient influencer ou changer votre comportement. Exemples.
- L’effet Dunning-Kruger : moins une personne est compétente, moins elle accepte qu’elle soit incompétente. Un exemple est le moment où vous ouvrez un logiciel de design pour la première fois et que vous avez le sentiment que Photoshop n’est vraiment pas un problème et que c’est facile à maîtriser. Les personnes victimes de l’effet Dunning-Kruger se surestiment, mais en plus, elles ne sont pas en mesure d’apprécier les compétences chez autrui. Le cerveau crée ce biais pour vous protéger et éviter de vous dévaloriser, car nous avons tous des problèmes pour évaluer ce qui n’est pas dans notre domaine d’expertise.
- Le biais de confirmation : à partir du moment où vous pensez quelque chose, vous ne serez en contact qu’avec des éléments qui confirment votre pensée. Le biais de confirmation consiste à privilégier des informations qui vont uniquement dans votre sens, tout en occultant toutes les autres informations. Après tout, si ça va dans votre sens, c’est que ça doit être vrai ! Si vous pensez que passer sous une échelle porte malheur, vous n’allez retenir que les choses négatives qui vous sont arrivées une fois que vous êtes passés sous l’échelle… et oublier toutes les fois où il ne s’est rien passé ! Ainsi, si vous pensez manquer de confiance en vous, toutes vos actions vont confirmer cette pensée.
- Le biais de négativité : C’est un mécanisme de votre cerveau qui fait que vous retenez plus facilement les mauvaises nouvelles. Votre cerveau traite plus efficacement les mots et les idées négatives, car la peur et l’anxiété sont mobilisatrices et vous préparent inconsciemment à faire face à un danger. Le problème est que les idées négatives impactent votre confiance en vous. Il faut donc apprendre à s’en défaire et à rééquilibrer l’attention de votre cerveau.
- Le syndrome de l’imposteur : il s’agit de la peur de ne pas être à la hauteur d’une tâche, ou lorsqu’elle est réussie, d’avoir l’impression de ne pas mériter ce succès. On entre ici dans une démarche d’éternelle insatisfaction qui se matérialise dans sa vie professionnelle comme dans sa vie personnelle. La société nous impose des valeurs de compétition. Il faut briller sur les réseaux sociaux, être le plus beau, le plus performant, avoir le travail le plus passionnant, etc. Cette pression constante fait que l’on se compare sans arrêt aux autres et que la confiance en soi s’érode progressivement au fur et à mesure que l’écart se creuse entre notre perception de nous-mêmes et la vision que nous avons des autres.
Les écoles de management travaillent depuis longtemps sur les soft skills, car au même titre que les savoir-faire (les hard skills), elles peuvent s’apprendre et se travailler. Cours de théâtre, d’expression orale, travail de groupe, projet associatif… il existe de nombreuses possibilités pour travailler ses soft skills sans s’en rendre compte. Et ça tombe bien, car elles jouent un rôle majeur sur votre personnalité !