4 novembre 2022
Pourquoi rester étudiant toute sa vie est la meilleure chose qui puisse vous arriver
Quel étrange titre pour un article de blog, pas vrai ?
Après tout, vous n’allez pas passer votre vie à faire des études ! Il faut bien décrocher un premier emploi, évoluer en entreprise, ou créer la sienne, et s’épanouir dans le monde professionnel, n’est-ce pas ? Oui, c’est tout à fait vrai, mais ce sera encore plus réussi si vous êtes capable de garder un état d’esprit d’étudiant toute votre vie. Car c’est bien là la chose la plus importante qu’une école de management puisse vous enseigner : la volonté d’apprendre, la curiosité, l’envie de découvrir, de rencontrer, de toujours challenger le statu quo, de regarder toutes les situations avec un œil neuf et de ne jamais rien prendre pour acquis.
Étudiant : un statut, mais surtout un état d’esprit
Rester étudiant toute sa vie ne signifie pas nécessairement faire des études toute sa vie (bien qu’il soit toujours pertinent de reprendre une ou plusieurs formations en ligne ou en présentiel au cours de sa carrière pour évoluer professionnellement ou se reconvertir). Cela signifie surtout garder un état d’esprit qui consiste à sans cesse vouloir apprendre. Se considérer comme un étudiant, même après 20 ou 30 ans d’expériences professionnelles est une démarche saine. Cela permet de sortir constamment de sa zone de confort, de poser beaucoup de questions et surtout de ne jamais se croire supérieur aux autres. Un manager expérimenté, même diplômé des plus grandes écoles mondiales, ne devrait jamais se penser plus intelligent que les autres, quel que soit leur niveau de diplôme. Cette alliance entre différents profils et différents niveaux sociodémographiques fait d’ailleurs partie de l’ADN de Y Schools en agrégeant différents cursus et niveaux de formation, d’une école de la deuxième chance à un programme doctoral. Être étudiant toute sa vie impose de se confronter aux autres, d’avoir envie d’apprendre et de ne porter de jugement sur aucune fonction ni personne.
Comment maîtriser son égo pour mieux réussir son projet de vie
Demander des conseils aux autres, poser des questions à chaque personne que l’on croise et s’intéresser à elles est indispensable pour devenir une meilleure version de soi-même, une meilleure personne et un meilleur manager. Toutefois, nos réflexes mentaux peuvent parfois lutter contre cette démarche. Après tout, pourquoi parler à cette personne qui n’a rien à m’apprendre, pensez-vous peut-être ? En réalité, ce n’est pas vous qui parlez, mais votre égo. Et s’il n’est pas sous contrôle, il ne vous servira à rien, si ce n’est à vous couper des réalités du terrain.
Un manager doit s’investir au service de la réussite de son projet, de sa mission ou de son entreprise. Pas au service de lui-même ou de sa propre autoglorification, car l’égo du dirigeant ou du manager constitue un frein important à tout projet de changement. Dans son livre « Ego is the Enemy », Ryan Holiday démontre que l’égo est un obstacle à la réussite des projets quand il incite un dirigeant à s’entourer de personnes moins performantes que lui. Des collaborateurs sur lesquels il sera facile d’exercer un pouvoir et un contrôle. Des personnes qui ne le mettront jamais en danger, qui ne le corrigeront que trop rarement, qui ne lui apprendront rien et qui ne serviront qu’à exécuter sa vision sans même savoir si elle existe.
L’égo du dirigeant ou du manager, c’est précisément pourquoi un projet reste bloqué au sol quand d’autres sont en train de décoller. C’est un frein qui vous empêche d’apprendre et de devenir meilleur. Dans les entreprises, bien s’entourer exige de prendre des risques. Un dirigeant responsable est un individu capable de recruter et de travailler avec des personnes meilleures que lui-même. C’est une personne capable d’apprendre, de progresser, d’écouter et de faire preuve d’une grande dose d’empathie, d’humilité et d’intelligence émotionnelle. Tout le savoir-être que l’on attend d’un étudiant aujourd’hui !
Apprendre à apprendre pour devenir une meilleure personne
Alvin Toffler, célèbre écrivain et sociologue américain disant que « Les analphabètes du 21e siècle ne seront pas ceux qui ne savent ni lire ni écrire. Ce seront ceux qui ne savent pas apprendre, désapprendre et réapprendre. »
Il est parfois tentant de se dire qu’une fois diplômés, nous n’avons plus rien à apprendre. En réalité, il n’y a rien de plus faux. Si apprendre à apprendre est important, c’est que tout ce que vous savez aujourd’hui risque de vous être inutile pour bien faire votre travail dans 10 ans. En effet, le monde du travail change très vite. On voit certains métiers se développer et d’autres décliner. Demain, si vous avez des compétences en gestion des données, si vous connaissez l’intelligence artificielle, la transformation digitale ou encore les nouvelles technologies, vous pourrez naviguer avec succès dans votre futur écosystème. À l’inverse, si votre métier d’aujourd’hui consiste principalement à gérer des saisies de données (comptables, financières, client, etc.), ou à effectuer des tâches administratives (finance, comptabilité ou RH) votre métier va, dans le meilleur des cas, complètement se transformer, ou disparaître.
Demain, les entreprises rechercheront avant tout des collaborateurs innovants dotés d’une solide pensée analytique et critique, des personnes créatives qui aiment résoudre des problèmes et trouver des solutions, des personnes dotées d’une solide intelligence émotionnelle, qui se remettent en question facilement, et qui sont agiles, adaptables et capables de naviguer dans un environnement complexe en constante évolution. En bref, des personnes capables de penser comme des étudiants, sans jugement ni idées préconçues, mais avec la volonté d’apprendre et de progresser.
Auteur : Julien Redelsperger