26 avril 2021
Les tendances du futur de la supply chain
Alors que notre monde s’est totalement mondialisé, un grain de sable peut faire ralentir la machine économique globale. Littéralement. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé suite à une tempête de sable en Égypte qui a fait dériver le porte-conteneur Ever-Given, bloquant le trafic maritime du canal de Suez (l’un des points de passage les plus importants de la planète), pendant une semaine. La supply chain est donc sous la pression constante de facteurs extérieurs : tensions géopolitiques, catastrophes naturelles, accidents, etc.
Pour autant, le monde de la supply chain évolue rapidement. La transformation digitale est d’ailleurs une des composantes qui a transformé le monde de la logistique et du transport, aux côtés des considérations écologiques, pour inventer un futur durable. Revue de détail, pour en savoir plus sur les tendances du futur de la supply chain.
L’intelligence artificielle
Elle est partout : dans nos logiciels, nos smartphones, nos maisons, et bien sûr, sur les lignes de productions, les navires, avions, trains et voitures, ainsi que les entrepôts logistiques. Directement liée à l’IoT (internet des objets), l’intelligence artificielle (IA) peut collecter de nombreuses données issues de capteurs disposés à tous les points stratégiques de la chaîne de production et de transport. L’IA peut ainsi organiser et analyser des données pour faciliter la prise de décision. Elle peut également anticiper les pics d’activités et rationaliser les ressources nécessaires pour mener à bien certaines tâches.
Au sein d’outils comme des WMS (Warehouse Management System) et TMS (Transport Management System), l’IA rationalise les processus internes et facilite la mise en relation entre professionnels. Ainsi, une tâche qui prenait plusieurs heures avec plusieurs personnes (par exemple, gérer un appel d’offres pour trouver un transporteur) peut désormais être automatisée via un logiciel adapté grâce à l’intelligence artificielle. En travaillant avec l’IA sur des sujets clés comme la planification de la chaîne d’approvisionnement et la gestion des stocks, les entreprises les plus digitalisées peuvent aller plus vite et plus loin.
Les robots mobiles autonomes
L’utilisation de robots mobiles autonomes (ou AMR pour autonomous mobile robots) se développe très rapidement. Le but est de se rapprocher le plus possible du temps réel pour automatiser et rationaliser les processus logistiques. Les AMR constituent un moyen simple, efficace et rentable d’automatiser les tâches de manutention et de transport interne dans presque toutes les situations. Sans compter que les robots mobiles autonomes travaillent 24 heures par jour et toute l’année. Pour autant, cela ne veut pas dire que les robots vont complètement remplacer les humains. Ici, on se rapproche plutôt de la notion de cobotique, qui consiste à utiliser la robotique pour augmenter les capacités humaines plutôt que de les remplacer. Ce mot qui s’impose dans la supply chain (issu de la fusion des mots « coopération » et « robotique ») vise à favoriser les synergies entre humain et machine pour trouver le bon équilibre entre valeur ajoutée et productivité pour mieux coexister avec les robots.
La blockchain
Cela fait plusieurs années que l’on parle de cette technologie, qui sert notamment de base au développement des cryptomonnaies comme le Bitcoin. Il s’agit d’une technologie de stockage et de sécurisation de données qui peut avoir un impact important dans trois domaines clés :
- Fournir des informations précises et actualisées à tout moment.
- Garantir la visibilité des données et des informations pour toutes les parties prenantes.
- Garantir la sécurité de toutes les informations contenues dans la blockchain.
Étant donné l’importance des données dans la gestion de la chaîne d’approvisionnement, il ne fait aucun doute que les entreprises qui s’intéressent à la blockchain auront une longueur d’avance sur leurs concurrents dans le futur. C’est ainsi l’occasion de l’expérimenter par petites touches sur certains projets spécifiques, bien que cela nécessite de solides expertises internes et un changement de paradigme important. On est ici à la jonction entre informatique, big data et supply chain où les questions de collecte, de traitement et d’analyse des données pourront faire la différence. Si l’information est le pouvoir, selon l’adage bien connu, la manière dont on traite cette information est hautement stratégique, en particulier en matière de business intelligence et de gestion des risques.
La réduction de l’impact environnemental
C’est un sujet qui va au-delà des questions d’image, de communication ou même de marketing. C’est un changement de mentalité qui impacte la gestion des risques, le sourcing des fournisseurs, les moyens de transport et la culture de l’entreprise. Réduire l’impact environnemental signifie rechercher des matériaux et des ressources de remplacement, chercher de nouveaux moyens de sécuriser l’approvisionnement et minimiser les perturbations. C’est une démarche qui doit être offensive et qui peut passer par un sourcing plus strict des fournisseurs qui partagent un engagement en faveur de la sensibilisation et de l’action en faveur du climat. On parle ainsi de normes renforcées sur la pollution, l’empreinte carbone, mais également – de manière plus large – sur le respect des droits humains. La planification de la chaîne d’approvisionnement intelligente sur le plan climatique devrait devenir un élément fondamental à une époque où la sensibilisation écologique est une priorité.
Le futur de la supply chain s’invente aujourd’hui. Si la pandémie de COVID-19 a redistribué de nombreuses cartes – contribuant à solidifier certains empires comme Amazon, et fragilisant d’autres acteurs moins bien préparés – elle a surtout souligné l’interdépendance de notre économie et l’importance d’avoir une supply chain solide, responsable et résiliente. De quoi tenter une aventure professionnelle directement après une école de management. C’est ainsi que le Programme Grande École de SCBS propose une spécialisation en apprentissage pour devenir l’interlocuteur privilégié en amont et en aval du processus de production, qui permettra qu’un produit/service soit mis à disposition d’un client dans les conditions optimales.