Pour les futurs managers, les défis à relever sont multiples et complexes, dans un monde professionnel en constant changement. Le rapport du Forum Économique Mondial sur l’avenir des emplois de 2023 met d’ailleurs en lumière ces transformations, en identifiant la pensée analytique, la créativité et les compétences en intelligence artificielle et en analyse de grandes données comme étant parmi les plus recherchées d’ici 2027.

Face à ces évolutions, les managers doivent non seulement affiner leurs compétences techniques, mais aussi développer une intelligence émotionnelle accrue, une compréhension profonde des enjeux éthiques de l’IA et une adaptabilité sans faille aux changements incessants. Des sujets qui sont, bien sûr, étudiés au sein des écoles de management, afin de former les futurs diplômés aux enjeux de demain, mais aussi pour leur apprendre à apprendre afin de savoir s’adapter tout au long de leur carrière.

Le savoir-faire technologique

À l’aube de la quatrième révolution industrielle, le savoir-faire technologique est devenu une compétence incontournable pour les managers désireux de rester compétitifs. La montée en puissance de l’intelligence artificielle, du machine learning et de l’Internet des Objets (IoT) transforme radicalement les méthodes de travail, rendant indispensable une solide compréhension de ces technologies et des données pour les leaders d’aujourd’hui et de demain.

Pour les managers, il ne s’agit pas seulement de connaître les dernières innovations, mais de comprendre comment celles-ci peuvent être appliquées pour améliorer l’efficacité opérationnelle, stimuler l’innovation et offrir de nouvelles valeurs aux clients. Par exemple, l’utilisation de l’IA pour l’analyse prédictive peut aider les entreprises à anticiper les tendances du marché, à optimiser les chaînes d’approvisionnement ou encore à personnaliser l’expérience client.

En outre, la maîtrise des outils numériques pour la collaboration à distance est devenue essentielle, surtout dans un contexte où le travail à distance et les équipes distribuées deviennent la norme. Les plateformes de gestion de projet, les logiciels de communication et les solutions de cloud computing sont autant d’outils que les managers doivent savoir utiliser efficacement pour assurer la continuité des activités, faciliter le travail d’équipe et maintenir une haute productivité, indépendamment des contraintes géographiques.

L’intelligence émotionnelle et les compétences relationnelles

Ce sont des compétences qui englobent la capacité à reconnaître, comprendre et gérer ses propres émotions, ainsi qu’à percevoir et influencer celles des autres. Pour les managers, cette compétence est essentielle pour établir des relations de confiance, motiver les équipes et naviguer avec succès dans les interactions humaines au travail.

Une composante clé de l’intelligence émotionnelle est l’empathie, c’est-à-dire la capacité à se mettre à la place des autres et à comprendre leurs perspectives et sentiments. Dans un contexte managérial, l’empathie permet d’identifier les besoins individuels des membres de l’équipe, d’adapter son style de leadership en conséquence et de résoudre les conflits de manière constructive. Par exemple, un manager empathique saura reconnaître les signes de stress ou de surmenage chez ses collaborateurs et pourra prendre des mesures pour y remédier, telles que la réaffectation des tâches ou l’offre de soutien supplémentaire.

Les compétences relationnelles englobent également la communication, la collaboration et la gestion des conflits. Une communication efficace est fondamentale pour établir des attentes claires, partager des visions et des objectifs, et maintenir l’alignement au sein de l’équipe. Les managers doivent être capables de communiquer tant verbalement que non verbalement, en adaptant leur message au contexte et à l’auditoire pour assurer une compréhension mutuelle.

Enfin, la gestion des conflits est cruciale dans un environnement de travail diversifié où des différences de perspectives et d’intérêts peuvent entraîner des tensions. Les managers dotés de fortes compétences relationnelles sont en mesure d’identifier les sources de conflit de manière proactive, d’engager un dialogue constructif pour explorer les divergences et de trouver des solutions mutuellement bénéfiques.

Compréhension des enjeux de l’intelligence artificielle

Dans un monde où l’intelligence artificielle (IA) redéfinit les frontières du possible, sa compréhension et son application judicieuse sont devenues des compétences clés pour les managers de demain. L’IA, avec son potentiel de transformation des opérations, des modèles d’affaires et des interactions client, appelle à une réflexion approfondie sur ses implications éthiques, sociales et économiques.

Les managers doivent non seulement saisir les aspects techniques de l’IA, mais aussi en comprendre les implications stratégiques. Il s’agit d’identifier les opportunités où l’IA peut générer de la valeur ajoutée, comme l’automatisation des tâches répétitives, l’amélioration de la prise de décision grâce à l’analyse prédictive ou la personnalisation de l’expérience client. Cependant, cela implique également de reconnaître les limites de l’IA, notamment en termes de biais algorithmiques, de respect de la vie privée et de sécurité des données.

L’anticipation des répercussions de l’IA sur le marché du travail est une responsabilité majeure pour les managers. Ils doivent préparer leurs équipes aux changements induits par l’automatisation, en identifiant les compétences qui seront valorisées à l’avenir et en facilitant la formation et le développement professionnel de leurs collaborateurs.

Leadership éthique et durabilité

Un leadership éthique implique une gouvernance transparente, où l’intégrité, l’honnêteté et la responsabilité sont au cœur des opérations quotidiennes. Les managers doivent faire preuve de droiture, assurer une communication ouverte et maintenir un haut niveau de responsabilité, tant personnellement qu’au sein de leurs équipes. Cela comprend la gestion équitable des employés, le respect des lois et réglementations et la lutte contre les abus et les discriminations sous toutes ses formes.

La durabilité, quant à elle, exige des managers qu’ils reconnaissent l’impact de leurs décisions sur l’environnement et la société. Cela implique l’adoption de pratiques opérationnelles qui minimisent l’empreinte écologique de l’entreprise, telles que la réduction des déchets, l’économie d’énergie et l’utilisation de ressources renouvelables, la mesure de leurs actions en termes d’empreinte carbone, etc. De plus, les managers doivent être proactifs dans l’identification des risques liés au développement durable et travailler à l’élaboration de stratégies qui concilient performance économique et responsabilité sociale.

Face aux défis globaux tels que le changement climatique, les inégalités sociales et les crises sanitaires, les managers jouent un rôle clé dans la conduite du changement. Ils ont la possibilité de mener par l’exemple, en adoptant des pratiques commerciales qui non seulement assurent la prospérité économique, mais contribuent également au bien-être de la société et à la préservation de l’environnement pour les générations futures.

Pour les futurs étudiants, futurs diplômés et professionnels en activité, il est essentiel de savoir travailler sur ses compétences techniques et humaines. La société évolue, les besoins des entreprises également, et il est essentiel de savoir se remettre en question et s’adapter en continu afin d’ajuster rapidement les stratégies, les processus et les comportements en réponse à l’évolution des conditions du marché et des exigences organisationnelles. C’est une démarche qui est d’ailleurs encouragée dès la première année au sein des écoles de management.