L’école de management est-elle un tremplin vers la création d’entreprise ? Pour beaucoup d’étudiants, la réponse est un oui enthousiaste. Dans un monde professionnel en constante mutation, l’envie d’entreprendre séduit de plus en plus les jeunes diplômés… et parfois même les étudiants avant l’obtention de leur diplôme. Profiter de ses années d’école pour lancer un projet permet non seulement d’apprendre autrement, mais aussi de mobiliser les nombreuses ressources mises à disposition : formations dédiées, vie associative, incubateurs, réseaux d’alumni, accompagnement à 360°. Loin d’être un pari risqué, entreprendre pendant ses études peut devenir une expérience décisive, à condition de bien s’y préparer.

Un terreau fertile pour entreprendre : que propose une école de management ?

Les grandes écoles de management ont intégré depuis plusieurs années l’entrepreneuriat comme un pilier stratégique de leur pédagogie. Pour certains étudiants, cela signifie développer une idée dès la première année. Pour d’autres, cela consiste à explorer le monde des start-up en projetant leur création à moyen terme. Dans les deux cas, ces écoles offrent un environnement structurant, stimulant et protecteur.

Des cours pour éveiller l’esprit d’entreprendre

Créer son entreprise ne s’improvise pas, et les écoles le savent. C’est pourquoi de nombreux cursus intègrent aujourd’hui des modules dédiés à l’innovation, à la gestion de projet, à la création de business model ou encore au financement de start-up. On y apprend à utiliser des outils comme le Business Model Canvas, à tester une idée via la méthode lean startup, ou encore à construire un pitch deck convaincant pour séduire des investisseurs.

Ces enseignements, loin d’être purement théoriques, s’appuient souvent sur des études de cas réels et des témoignages d’entrepreneurs. Certains établissements vont même jusqu’à proposer des cours électifs animés par des anciens élèves devenus créateurs d’entreprise. Résultat : les étudiants acquièrent très tôt une culture de l’action, de l’autonomie et du test-and-learn.

Des spécialisations dédiées à l’entrepreneuriat

Pour les profils les plus engagés, certaines écoles proposent des spécialisations dédiées à la création d’entreprise au niveau Master. Ces parcours mettent l’accent sur l’exécution concrète d’un projet : constitution d’une équipe, développement d’un prototype, stratégie de lancement, étude de marché avancée, pitch auprès de business angels, etc.

Les étudiants bénéficient souvent d’un accompagnement personnalisé, parfois même d’un mentorat avec des chefs d’entreprise expérimentés. Certaines écoles permettent aussi des passerelles avec des formations externes (incubateurs publics, écoles d’ingénieurs, labs d’innovation), ou proposent des doubles diplômes avec des institutions spécialisées en design ou en ingénierie. L’objectif est clair : professionnaliser le projet entrepreneurial pour maximiser ses chances de succès.

La vie associative : un laboratoire d’initiatives

Si l’école permet d’acquérir des savoirs et des outils, la vie associative est souvent le premier espace où l’on passe à l’action. Pour beaucoup d’étudiants, créer ou gérer une association est une forme d’apprentissage entrepreneurial à part entière.

Prendre la tête d’une association ou créer un événement étudiant d’envergure, c’est apprendre à gérer un budget, coordonner une équipe, négocier avec des partenaires, prendre des décisions parfois difficiles… autant de compétences précieuses pour un futur entrepreneur. Les projets portés par les étudiants sont souvent ambitieux : festivals, compétitions sportives, médias étudiants, actions solidaires ou environnementales. Certains donneront même naissance à des entreprises sociales ou à des projets pérennisés sous forme coopérative.

En parallèle des associations, les écoles organisent ou hébergent régulièrement des concours de pitch, des start-up week-ends, des hackathons ou des challenges inter-écoles. Ces événements permettent aux étudiants de tester une idée en un temps record, de confronter leur vision à un jury d’experts et parfois même de gagner des bourses pour développer leur projet. Une manière concrète de passer du concept à l’action.

Des incubateurs et dispositifs d’accompagnement pour passer à l’action

Quand une idée commence à prendre forme, les étudiants peuvent s’appuyer sur les structures internes des écoles, notamment les incubateurs.

Les incubateurs étudiants intégrés aux écoles

La majorité des grandes écoles de management disposent aujourd’hui de leur propre incubateur. Ces structures sélectionnent les projets les plus prometteurs et leur offrent un accompagnement global : coaching individuel, accès à des experts métiers, ateliers juridiques et financiers, locaux équipés, mise en réseau avec des investisseurs et anciens élèves entrepreneurs. Le soutien est souvent intensif, avec des rendez-vous réguliers, des jalons à respecter et parfois même un hébergement physique sur le campus ou dans un tiers-lieu dédié.

Des ponts avec les technopoles et l’écosystème local

Au-delà des dispositifs internes, les écoles sont de plus en plus intégrées dans les écosystèmes territoriaux de l’innovation. Elles collaborent avec des technopoles, des incubateurs publics, des collectivités, des chambres de commerce et d’industrie, ou encore des réseaux nationaux et internationaux. Ces connexions permettent aux étudiants d’élargir leurs perspectives, d’accéder à des dispositifs de financement, et parfois d’envisager le développement de leur start-up dès les premières phases du projet.

Pourquoi créer son entreprise pendant ses études ?

Créer sa start-up alors qu’on est encore étudiant peut sembler audacieux. Mais c’est souvent un moment stratégique pour se lancer.

Les années d’étude sont idéales pour tester une idée, sans pression financière majeure. Les ressources sont nombreuses et gratuites : accès à des outils, à des experts, à un réseau de partenaires, sans compter le soutien des enseignants et l’émulation collective. L’environnement est propice à l’erreur et à l’apprentissage itératif, dans un cadre bienveillant et stimulant. C’est aussi un moment où les étudiants disposent de temps et d’une certaine liberté intellectuelle pour explorer, pivoter, s’adapter.

Toutefois, lancer une entreprise tout en poursuivant ses études exige une organisation rigoureuse. Il faut jongler entre cours, partiels, stages, vie associative et développement du projet entrepreneurial. Tous les profils ne sont pas prêts à gérer cette complexité. De plus, certaines idées nécessitent un niveau de maturité professionnelle ou des compétences techniques qu’un jeune diplômé ne possède pas encore. Dans ce cas, il peut être judicieux de mûrir son projet dans le cadre d’un poste en intrapreneuriat ou de l’intégrer à un programme post-diplôme.

Créer son entreprise en école de management n’est pas seulement une bonne idée : c’est une opportunité précieuse, à la fois pédagogique, humaine et professionnelle. Les écoles ont su faire de l’entrepreneuriat un pilier de leur formation, en multipliant les dispositifs, les parcours, les soutiens. Loin d’être un pari solitaire, entreprendre en école, c’est bénéficier d’un écosystème complet, qui accompagne l’idée jusqu’à sa réalisation – et parfois jusqu’à la réussite. Pour ceux qui n’oseront pas franchir le pas pendant leurs études, cette expérience leur offrira malgré tout une précieuse culture entrepreneuriale, utile dans tous les métiers de demain.