15 novembre 2022
Comment développer l’innovation en entreprise ?
Steve Jobs disait que « L’innovation, c’est une situation qu’on choisit parce qu’on a une passion brûlante pour quelque chose. » Or, toutes les entreprises n’ont pas toujours dans les veines cet ADN de l’innovation. Cette passion de faire mieux, de faire différemment et de repousser sans cesse le domaine des possibles. Une entreprise n’est rien d’autre que la somme de ses salariés. Et si ces salariés – ou certains d’entre eux – sont capables et ont envie de challenger le statu quo et de se lancer, les résultats peuvent être brillants. De la TPE au grand groupe, de la startup innovante à la PME industrielle, les diplômés des écoles de management ont tous un rôle à jouer dans le développement de l’innovation dans les entreprises qui les accueillent.
Dissocier l’échec de l’erreur
Il est impossible de dissocier risque et innovation, car innover signifie prendre des risques. Or, la génération d’incertitudes doit être gérée efficacement pour ne pas créer de pression inutile ou de stress qui viendrait à l’encontre du but recherché. Si les startups, TPE et certaines PME savent comment gérer l’incertitude, cette dernière n’est pas toujours compatible avec les attentes et les stratégies des managers au sein des grands groupes, qui lui préfèrent la recherche de la stabilité et de la visibilité. Cela ne veut pas dire qu’il n’est pas possible d’innover dans les grands groupes (Apple, L’Oréal, Orange ou Axa font partie des marques reconnues pour leurs innovations par exemple), mais que sa mise en place est moins naturelle.
Pour développer l’innovation, l’entreprise doit s’autoriser l’échec, mais pas l’erreur. Un échec est le fruit d’une action visant à vouloir améliorer les choses. Une erreur est un résultat causé par un manque de discernement et engage le futur et la pérennité de l’entreprise. Un échec permet d’apprendre, s’il est bien encadré. C’est ainsi que SpaceX a connu de nombreux échecs avant de réussir. Des échecs savamment mis en scène par Elon Musk qui illustre aussi la culture de l’entreprise.
Pour booster l’innovation, limiter les erreurs et tirer profit des échecs, il est toujours plus facile de se lancer sur des sujets qui ne touchent pas le core business. Le potentiel est moindre, mais cela permet de développer des bonnes pratiques pour tester un projet d’innovation collaborative afin de créer un cercle vertueux susceptible de se déplacer sur d’autres sphères de l’entreprise.
Connaître les obstacles à l’innovation
L’innovation est une notion qui peut rester floue s’il n’existe pas une définition claire et partagée. Pour certains managers, communiquer sur Facebook est une innovation en soi ! Pour d’autres, cela passe forcément par un nouveau produit ou par l’optimisation de la supply chain. Face à la diversité de ces approches, il existe fréquemment des services qui sont persuadés d’innover suffisamment, et que toute nouvelle initiative pourrait créer une concurrence interne les privant de ressources utiles. C’est le premier obstacle à l’innovation : passer davantage de temps à trouver des subterfuges et organiser des contre-attaques dans un esprit de guérilla, plutôt que d’accepter de tester, d’expérimenter et de co-construire dans un état d’esprit positif.
Le second obstacle est culturel : il est illusoire de vouloir transformer une entreprise en organisation innovante sans l’appui de la direction générale. À vouloir faire trop, et trop vite, l’entreprise ne serait pas prête à accepter le changement. Il faut donc prendre le temps de préparer le terrain en interne avant de se précipiter.
Le troisième obstacle est lié au manque de budget. L’innovation coûte de l’argent. Mais elle peut aussi en rapporter, et la question du budget est souvent un faux obstacle et une réponse facile afin de bloquer ou ralentir un processus d’innovation. Tout le monde n’a pas un laboratoire de R&D à sa disposition. Et toutes les entreprises n’en ont d’ailleurs pas besoin. Pour pallier cet obstacle, dégager du temps à un petit groupe de salariés motivés peut suffire pour élaborer des concepts sur lesquels investir une fois le mouvement lancé.
Miser sur l’intrapreneuriat
L’intrapreneuriat est une stratégie mise en place par l’entreprise pour inciter ses salariés à innover et à entreprendre au sein de celle-ci. Pour qu’un programme d’intrapreneuriat puisse fonctionner, il est nécessaire :
- d’identifier des intrapreneurs parmi ses salariés : ce sont souvent des profils différents, qui ne rentrent pas dans un cadre corporate, qui aiment faire bouger les choses et expérimenter,
- de donner un maximum de liberté aux intrapreneurs en les exfiltrant de leurs emplois afin qu’ils puissent se concentrer à 100% sur leur projet,
- d’accepter d’investir ressources et moyens sans avoir la garantie que les projets puissent aboutir,
- d’encourager les projets qui viennent remettre en cause le business model et le mode de travail existant pour produire des idées et des paradigmes nouveaux,
- de fonctionner comme un système de capital-risque interne avec une dotation pour les meilleurs projets qui deviennent alors des startups internes à l’entreprise, indépendantes des luttes de pouvoirs et de l’influence corporate.
Les écoles de management se sont particulièrement impliquées sur les démarches liées à l’innovation et à l’entrepreneuriat. Travaux de recherche des enseignants-chercheurs, incubateurs étudiants, cours, ateliers et travaux pratiques, rapprochement avec des technopoles et écoles d’ingénieurs… les écoles de management sont des terreaux fertiles pour les étudiants qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat pendant leurs études, ou dès leur diplôme en poche.