8 décembre 2020
Classement des écoles de management : comment s’y retrouver ?
Le Figaro, l’Étudiant, le Monde, le Parisien, Eduniversal, Challenges, le Point… ce ne sont que quelques-uns des (très nombreux) titres de presse qui publient chaque année un classement des grandes écoles de management. Et c’est sans compter les titres de la presse étrangère comme le Financial Times par exemple. Dans cette multitude d’informations, il est logique de se sentir un peu perdu. Pour y voir plus clair, faisons le point ensemble.
Pourquoi y a-t-il autant de classements ? Et lequel croire ?
Vous imaginez un championnat de football avec des classements différents ? Disons 5 points par victoire pour l’un, 2 points pour celui qui a le plus de supporters pour l’autre, et on retire des points selon le nombre de cartons jaunes pour le dernier. Avouez que ça serait très compliqué pour définir le champion de l’année, pas vrai ?
Cette situation, c’est exactement celle qui se déroule avec les grandes écoles. En effet, les classements sont un sujet récurrent dans la presse, qui fait vendre. Non seulement le lectorat est généralement au rendez-vous, mais en plus les annonceurs apprécient les thématiques… et encore plus lorsqu’ils sont sur le podium ! Les classements sont nombreux et ne concernent d’ailleurs pas uniquement les écoles de management. On en trouve sur les écoles d’ingénieurs, les écoles de design, les classes préparatoires, les hôpitaux, les villes où il fait bon vivre, où il fait bon entreprendre, etc.
Dans cette situation, il est important de comprendre qu’il n’y a pas un classement ultime et absolu, car tout dépend des choix méthodologiques et éditoriaux. Il existe bien des classements plus anciens que d’autres, ce qui peut leur conférer une certaine forme de légitimité, par rapport à certains pure players, mais tous sont différents.
Comment fonctionnent les classements dans la presse ?
Si les classements sont différents, la méthode de travail est relativement commune. En général, les journalistes et rédacteurs envoient aux écoles sélectionnées un long questionnaire qui est essentiellement quantitatif. Afin de favoriser les comparaisons entre les écoles, il s’appuie beaucoup sur des données chiffrées qui seront ensuite comparées. Selon la méthodologie ou les tendances du moment, le journal assigne un coefficient selon ce qu’il juge particulièrement important. Cette approche varie d’ailleurs selon les années, les tendances du moment, les attentes des étudiants et les évolutions des entreprises.
Ainsi, l’entrepreneuriat peut être une valeur forte à un moment donné, et on demandera de nombreuses informations concernant les initiatives mises en place dans l’école pour favoriser l’innovation et l’esprit d’entreprendre. Puis la tendance peut basculer sur la dimension écologique et développement durable quelques années plus tard par exemple. Cette année, avec la crise sanitaire qui s’installe, il ne serait pas surprenant de voir s’intégrer des indicateurs liés à l’agilité technologique des écoles (proportion de cours en ligne, gestion de la pédagogie à distance, etc.).
Toutes les données recueillies par les journalistes sont ensuite compilées et vérifiées afin d’en sortir un classement qui soit le plus fiable possible. Néanmoins, le biais principal des classements est lié à l’âge et aux moyens des écoles. Ainsi, une école créée il y a 80 ans aura forcément plus de diplômés, d’étudiants, de partenariats internationaux et de professeurs qu’une école créée il y a 30 ans. Les classements ont donc tendance à favoriser naturellement les écoles les plus installées dans une hiérarchie qui n’est que peu mouvante. En effet, si on exclut les phénomènes relativement récents des fusions entre les écoles, le top 5 est resté globalement le même depuis 20 ou 30 ans.
Faut-il utiliser les classements pour choisir son école ?
Réponse simple : non !
En fait, les classements peuvent être utiles pour affiner son choix ou en apprendre davantage sur les écoles, mais il est impossible de choisir une école sur un classement (et d’ailleurs, sur quel classement se baser ?). On ne choisit pas une école sur un classement, comme on ne choisit pas une école sur un site web ou une plaquette de présentation. Ce qui compte, c’est de se rendre sur place, de rencontrer des étudiants, d’échanger avec l’équipe pédagogique et de sentir l’ambiance et les valeurs de l’établissement. En mode covid, cette démarche peut se faire via des rencontres à distance et des échanges informels avec des étudiants et diplômés sur les réseaux sociaux par exemple. Il faut aussi pouvoir se rendre sur le campus, voir l’état des bâtiments, les installations sportives, et l’organisation des classes. Une école reste un lieu de vie et d’expériences – avec ou sans pandémie mondiale.
Il faut prendre les classements pour ce qu’ils sont : un bon indicateur pour informer les familles et les étudiants sur l’actualité des grandes écoles de management. Si leur diversité peut apporter des grilles de lectures différentes, elle ne doit pas apporter confusion ou frustration. Le but est de proposer de nouveaux éclairages sur l’évolution d’une école, son dynamisme, et ses ambitions afin de former ses étudiants à devenir de futurs managers responsables capables de s’adapter à tous les environnements.