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Trump : Great Leader ?

Que vous l’aimiez ou non, Donald Trump est un homme d’affaires et une figure médiatique semble-t-il reconnue pour avoir de fortes compétences en leadership. Quelque soit votre tendance politique, Trump aurait incontestablement réussi dans les affaires ces dix dernières années, (héritage immobilier qu’il a reçu de la fortune de son père, et l’a fait prospéré). Peu crédible au début dans sa course à la campagne présidentielle, il remporte l’investiture du parti et la présidence. Cependant, depuis cette élection surprise à la Maison Blanche, Trump ne fait pas l’unanimité, que ce soit dans son pays, ou dans le monde entier.

L’objectif de ce papier est de s’interroger sur les déviances et qualités du Président des Etats-Unis, sur la base d’une des théories du leadership, à laquelle Donald Trump pourrait lui-même adhérer. Cette communication considère l’approche des traits, ou théorie des Grands Hommes (« Leadership Great Men Approach) pour l’appliquer de façon synthétique et critique au cas Trump.

Dans La Tribune du 29 avril 2017, un article argumente que pour Trump « Le principal problème réside d’abord et avant tout dans la personnalité du président. Trump est incapable de fixer des objectifs clairs, parce qu’il aborde les problèmes les plus complexes, (…) de manière réactive et à partir d’une vision simpliste. (…) Comme il le notait lui-même candidement après l’échec de l’abrogation de l’Obamacare, il n’avait pas réalisé comment la question de la santé pouvait être aussi compliquée ».

D’après la théorie des Grands Hommes, les leaders sont analysés d’après leur personnalité et leur mentalité[1]. Ils sont décrits comme ayant des qualités exceptionnelles. Ils influencent et mobilisent leurs collaborateurs et exercent dans cette perspective un grand pouvoir. Il est postulé que les personnes naissent avec ces traits (qualités et caractéristiques personnelles) et que seuls les « Great People » les possèdent (« Born to be a leader ».)

De nombreuses études identifient plus de 100 traits qui distinguent les leaders des non leaders. Dans la théorie des Grands Hommes 5 grands traits sont mis en avant :

  • l’intelligence (verbale, perceptuelle, capacité de raisonnement) ;
  • la détermination (désir d’accomplissement du travail, incluant les caractéristiques telles que initiative, persistance) ;
  • la dominance et “drive” (ambition, dynamisme) ;
  • l’intégrité (honnêteté et mise en confiance). Les leaders portant l’intégrité inspirent confiance en faisant ce qu’ils disent qu’ils feront ;
  • enfin la sociabilité (recherche de relations agréables, compétences relationnelles, courtoisie, diplomatie).

Les études évoquent cependant ces hommes et ces femmes capables de «bousculer les usages» (Plane, 1994), de faire preuve de créativité et d’apporter les innovations de toutes sortes. Qu’en est-il du leadership de Trump en référence à la théorie des Grands Hommes ? Certes, il bouscule les usages, mais peut-on considérer que Donald est un Grand Homme ?

Selon le milliardaire Mark Cuban, il manquerait à Donald Trump trois compétences importantes pour un président : « aucune compétence de leadership, pas de compétences de gestion, pas de très bonnes compétences en communication ».

Pourtant Trump n’est pas si différent que de nombreux autres grands leaders dans le monde (réussite, accomplissements). Et nous devrions apprendre de tous, même de Trump ! Les compétences en communication remise sen cause par Cuban sont critiquables quand on observe le pouvoir médiatique de Trump notamment avec le phénomène des fake news, sur lequel Donald Trump s’appuie adroitement.

Le processus de leadership, complexe, se manifeste à travers la capacité de mobilisation et de fédération d’individus et/ou de groupes autour d’une action collective. Mais Trump est-il fédérateur ? Incarne-t-il le leadership par sa capacité de vision et d’animation, atouts fondamentaux pour dynamiser ce processus d’orientation et d’influence d’un groupe. Le leader dit inspirant exerce une influence forte sur le groupe de façon quasi naturelle, spontanée (charisme, compétences supérieures, allure générale, respect de certaines traditions) Là encore Donald Trump bouscule incontestablement les usages : climato sceptique, politique isolationniste, politique migratoire, rapprochement suspecté avec la Russie, discours sur les Mexicains.

Trump est-il un bon communicant, ayant un fort esprit d’équipe, capable de travailler en collaboratif ? Ou bien est-ce plutôt le narcissique déviant capable d’explorer des chemins de traverse et de s’impliquer dans des domaines ou des contextes encore inconnus ? Est-il un créateur de valeur supplémentaire hors norme ? Ce qui est sûr, c’est qu’il fait parler de lui, et de façon peu nuancée, que ce soit en accusant les Chinois de vouloir nuire à l’économie américaine en avançant le « canular » du réchauffement climatique, ou en prônant une politique protectionniste.

La question du leadership ne peut se limiter à une simple théorie de petit chef qui s’appuierait sur son pouvoir et son prestige pour s’inscrire dans un rapport de force, imposer sa volonté ou encore séduire et manipuler. La littérature existante basée sur les traits de personnalité des grands leaders d’hier montre que Trump ne colle pas toujours avec cette description. On est en droit d’argumenter que Donald Trump est arrogant et pourrait éventuellement être crédité de narcissisme. Homme arrogant ou leader porté sur l’ambition ? Ou même les deux ?

« Show me someone without an ego, and I’ll show you a loser » Donald Trump

 

[1] Stogdill, R. M. (1948). Personal factors associated with leadership: A survey of the literature. The Journal of psychology, 25(1), 35-71.

Auteur : Muriel Durand
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