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Innovation et football

Lorsque les figures de l’innovateur et de l’entrepreneur sont envisagés, les Elon Musk, Mark Zuckerberg, Steve Jobs ou Bill Gates sont davantage évoqués que les Rinus Michel, Valeri Lobanovski, Johan Cruyff ou Pep Guardiola. Tandis que les premiers sont très connus et populaires ; les deuxièmes le sont moins à l’exception peut-être de Pep Guardiola le seul entraîneur encore en activité de la liste. Le parallèle entre les innovateurs de la Silicon Valley et les innovateurs du ballon rond, les entraineurs donc, est intéressant à plusieurs titres. Le plus souvent, les innovateurs de la Silicon Valley sont connus pour des innovations technologiques qu’ils ont apportées aux utilisateurs alors que leur impact le plus fort est certainement de changer le monde – c’est une caractéristique des entrepreneurs de la Silicon Valley que de vouloir changer le monde[1] -, de changer les habitudes et les comportements des utilisateurs ou de détruire les actifs et les compétences des firmes installées. Les entraîneurs de football évoluent dans un univers très peu technologique – voir les discussions et difficultés relatives à l’adoption de la Goal-line technology ou de la Video Assistant Referee – et les innovations ne peuvent pas se faire comme dans d’autres sports sur des éléments technologiques (par exemple, on pense à la transformation du cyclisme suite à l’apparition de l’oreillette dans les pelotons, au rôle de la technologie dans des courses comme la Coupe de l’America). Une des seules façons d’innover dans le domaine du football est le jeu lui-même.

Quelques entraîneurs de football – tous ne le sont pas – peuvent être considérés comme des révolutionnaires du football. Ces entraineurs[2] ont en quelque sorte opéré un changement de paradigme en proposant de nouvelles façons de jouer, en disposant différemment les onze joueurs sur le terrain – autrement dit, ces entraîneurs ont fait évolué la tactique -, en modifiant la vision du jeu tant des joueurs que du public ou en jouant avec les règles même du jeu. Le plus souvent, les révolutionnaires du football sont issus d’une longue tradition de transformation du jeu qui comptent de nombreux successeurs même si l’histoire retiendra un Rinus Michel ou un Pep Guardiola. On retrouve une similitude avec les innovateurs de la Silicon Valley qui ne sont que très rarement des innovateurs ou des entrepreneurs isolés et héroïques même si les figures de Steve Jobs ou de Bill Gates sont magnifiées – on oublie ainsi souvent le rôle d’un Steve Wozniak dans le succès d’Apple ou d’un Paul Allen dans celui de Microsoft. Certes, comme le définissait Gary Lineker, « le football est un sport simple ; 22 hommes courent derrière une balle pendant 90 minutes, et à la fin ce sont les Allemands qui gagnent » mais c’est aussi un domaine d’étude de l’innovation (non technologique), de l’utilisation des ressources rares ou encore des processus de créativité (comme dans le football total).


[1] Comme le mettent en exergue Henri Verdier et Nicolas Colin dans « L’âge de la multitude. Entreprendre et gouverner après la révolution numérique ».

[2] Raphaël Cosmidis, Christophe Kulchy et Julien Momont dressent le portrait de quelques-uns de ces révolutionnaires dans « Les entraîneurs révolutionnaires du football ».

Auteur : Didier Calcei
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