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Economie

Divisions de nominal, structure de l’actionnariat et liquidité

Certaines opérations sur titres initiées par les dirigeants d’entreprises cotées ne présentent a priori qu’un caractère « cosmétique » sur les marchés financiers. Elles consistent principalement à modifier la structure de capital de la société sans lui apporter aucune ressource ni bénéfice supplémentaires. Dès lors, leur mise en place ne peut se justifier par un besoin en capitaux mais s’inscrit d’avantage dans la politique financière suivie par l’équipe dirigeante. Certes la société distribue de nouvelles actions, en rembourse d’anciennes, multiplie ou divise le nombre de titres détenus par chaque actionnaire, mais en réalité elle ne modifie pas la situation patrimoniale de chaque détenteur d’actions. C’est ce qui leur vaut l’appellation d’opérations « blanches » et la relative difficulté à leur apporter une justification théorique.

Les opérations de division d’actions en particulier sont assez fréquentes sur les marchés et paraissent appréciées des investisseurs. Elles consistent à multiplier le nombre de titres composant le capital d’une société tout en divisant leur valeur nominale (la part de capital de la société qu’ils représentent) par le même quotient. Les dividendes et droits de votes sont également ajustés en proportion. En conséquence, un actionnaire se retrouve alors avec plus d’actions en portefeuille, mais pour lesquelles la valeur totale, le nombre de droits de vote en Assemblée Générale et les droits aux dividendes restent inchangés. Ces opérations ont fait l’objet de nombreuses recherches académiques depuis plusieurs décennies, essentiellement aux Etats-Unis. Deux hypothèses principales se dégagent de ces travaux. La première, l’hypothèse de signalement, suppose que l’annonce d’une telle opération permet au dirigeant d’une entreprise cotée de transmettre au marché de l’information privée favorable relative à ses performances futures. L’hypothèse de liquidité vise quant-à-elle un objectif plus opérationnel : il s’agit d’ajuster le niveau de cours du titre en sorte d’optimiser les transactions et de satisfaire les différentes classes d’investisseurs. En outre, les travaux plus récents dans ce domaine observent, en plus d’un impact positif sur le cours de l’action au moment de l’annonce publique de l’opération, un changement plus durable dans la structure de l’actionnariat après son exécution.

Les résultats d’études empiriques réalisées sur le marché français s’inscrivent d’avantage dans la continuité de l’hypothèse de liquidité et conduisent à élargir la problématique au lien possible entre le niveau de cours des actions et la composition de l’actionnariat des entreprises. En effet, le marché français se distingue du marché américain notamment par la forte concentration de son actionnariat aux mains de « grands » investisseurs qui contrôlent bien souvent les entreprises cotées grâce aux parts qu’ils détiennent dans leur capital. Les divisions de nominal constituent alors un moyen intéressant de faire baisser le niveau de cours d’une action afin d’attirer de « petits » investisseurs, l’élargissement de la base de l’actionnariat qui en résulte permettant ainsi d’améliorer la liquidité des actions.

Auteur : Bruno Pecchioli
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